GEOGRAPHIE
Bien calé entre la Mauritanie au nord, le Mali à
l’est, les Guinée et Guinée-Bissau au sud, le Sénégal
fait largement face au grand large : il dessine 700kms de côtes sablonneuses
à la pointe extrême occidentale de l’Afrique. Quatre grands
fleuves paresseux déversent leurs eaux brunes dans l’océan
bleu roi : le Sénégal, la Gambie, la Casamance et le Saloum,
grossi par le Sine. Le Sénégal est d’abord le pays de
l’eau. Les marées, les rivières et leurs ramifications,
baptisées bolongs, les lacs, les marigots, les ruisselets même,
sont d’abord nourriciers. C’est le domaines des piroguiers, des
pêcheurs à l’épervier et au panier, des agriculteurs
aussi, passés maîtres dans la culture du riz Casamance, du millet
le long du fleuve Sénégal, de l’arachide dans le Sine-Saloum.
Plantureuses vallées, immense forêt guinéenne qui ombrage
le Sud, pluies hivernales qui entretiennent la verdoyance des lointains :
le Sénégal affiche, d’entrée, une exubérance
qui séduit ses visiteurs. Situé dans la zone intertropicale,
le pays, toujours chaud, peu avoir un visage beaucoup plus dépouillé.
Le Sahel y avance de plusieurs kilomètres par an ; seuls, les baobabs,
comme figés sur place, et de rares épineux lui résistent.
Miroir à deux faces, le pays est un modèle d’équilibre
naturel. Du Nord au Sud, aridité et luxuriance s’interpénètrent
plutôt qu’elles ne se combattent.


CARNET DE BORD : 11 au 19 Février
2001
La petite Côte se situe
à 80kms au sud de Dakar. L’océan y montre patte blanche.
C’est une mer calme et rassurante. Entre les longues plages, dans les
failles des falaises se glissent des villages de pêcheurs. Derrière
l’océan, au creux des grands arbres, les vieux palabrent au pied
des cases. La brousse n’est jamais loin du sable. La Petite Côte,
c’est l’Afrique des livres d’images et des rêves ensoleillés.
Ce matin nous partons en direction
de la brousse pour visiter un village. Nous passons par MBOUR, ville où
se trouve le principal port de pêche du pays. Le marché regorge
d’épices, de légumes, de fruits, à côté
d’un choix de produits de la mer.
La campagne Sénégalaise
vit en autosubsistance. Avec un lopin de terre et une vieille houe, Wolofs,
Sérères, Bassaris nourrissent leur famille. Ils alimentent même
ces marchés de village dont couleurs et odeurs sont indissociables
du rêve africain.
Comme la plupart des pays du
monde, le Sénégal se trouve confronté à l’exode
rural d’une population qui croît de 2,5% par an. Dakar et ses
banlieues regroupent un Sénégalais sur cinq, avec un taux de
progression annuel de 4%. L’actuelle espérance de vie est de
49 ans, tandis que 55% de la population a moins de vingt ans.
Notre aventure cette fois nous
emmène à la découverte de la brousse en Quad. Nous visitons
un décor magnifique et gigantesque, parmi les baobabs, malgré
la quantité de poussière que nous avalons…
Le baobab, emblème du pays,
peut revêtir un caractère sacré. Son tronc peut atteindre
20m de circonférence.
Le lac rose de Retba se situe
à 40kms au Nord de Dakar dans la région des Niayes du Cap Vert.
Le Paris-Dakar lui réserve son ultime étape. Il s’étend
le long de l’Atlantique , seulement séparé de l’océan
par des dunes. Il n’usurpe pas son nom : selon les heures du jour, il
passe par toutes les nuances du rose, des plus claires aux plus soutenues.
Une algue microscopique est responsable du phénomène. Elle oxyde
le fer contenu dans l’eau salée. Car le lac Rose, comme la mer
Morte, regorge de sel : chacun de ses litres d’eau en contient 380grs.

Durant ce voyage, notre point
de ralliement se trouve au bord de l’océan dans le village de
la Somone. Les Sénégalais sont très accueillants. Les
magasins de tissus affluent dans les rues de la Somone. Il ne faut pas hésiter
à aller chez les uns et chez les autres. En général,
le prix annoncé d’entrées est très surévalué,
voire complètement fantaisiste. Il faut toujours demeurer patient et
souriant, entrer dans le jeu du vendeur, ne pas hésiter à accomplir
un ou deux faux départs,. Le marchandage constitue un véritable
sport ! Il ne faut jamais perdre de vue que les Sénégalais ont
beaucoup d’humour, et l’apprécient en retour. Au bout du
compte, les prix baissent souvent de moitié. Il n’est pas rare
de conclure une affaire en laissant stylo, chaussures, short ou sac à
dos.
D’autres commerces jalonnent
les rues sablonneuses comme la boulangerie ou la boucherie …
L’heure du départ a sonné.
Seulement avant de partir, nous rassemblons tous des affaires (chaussures,
tee shirt, savon, shampooing…) que nous laisserons sur place à
nos « amis ». Grâce à eux, à leur gentillesse,
à leur hospitalité à leur bonne humeur, nous avons
passé un super séjour.